ASV ???
Nom: Victoria Newman
Age: 33 ans
Etat: mariée mais seule etc...
Sexe: kikine
Astro: Le gus avec la flèche
Ville: Banlieue Cossue Pourie
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Papotons ensemble
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Racommodage 9
Ma mère n’eut pas le temps d'être triste. Aussitôt la nouvelle répandue, les frères de mon père se présentèrent et lui dirent: " Qu'est ce que tu as fait, qu'est ce que tu lui as fait, tu as tué ton mari".
Les croyances traditionnelles mêlées à l'avidité et à la perte des repères ont mené le peuple africain dans des dérives qui, chaque jour, le mène un peu plus à sa perte. Aujourd'hui encore la mort, en dehors du contexte de la vieillesse, n'est pas acceptée. La maladie n'est pas considérée comme naturelle. Si on meurt jeune s'est que forcément quelqu'un voulait votre mort et vous à ensorceler ou empoisonné. Ne croyez pas que ce soit une vision coloniale et méprisante que je vous livre. Ne croyez pas que ce ne sont plus que des cas isolés dans le fond de la brousse. Aujourd'hui encore des centaines de femmes et d'enfants son chassé et livré à eux-mêmes parce qu'on les a accusés de la mort d'un proche.
Mais si la tradition a son poids, l’influence à sa logique. Ainsi ma mère eut beaucoup de chance d'être blanche et d'avoir quelques liens d'amitié utiles.
Logiquement quand le mari meurt, la femme et les enfants sont "recueillis" par les oncles de la famille. Les enfants sont alors destinés à un avenir médiocre: bonne, chauffeur ou pire deuxième épouse ! Ma mère devait donc agir pour que je ne sois pas "accueillie" par la famille.
Mon père ayant été un haut fonctionnaire, ses obsèques furent prises en charge par l'état. Cela dura sept jours et sept nuits. Chaques jours on tondait une femme et on égorgeait sept moutons. Des centaines de personnes étaient conviées aux festivités et le mort était veillé en permanence. Des femmes rentraient en transe et en sortaient subitement à la vue quelques billets.
Maman n'eut pas le temps de verser une seule larme, elle devait se défendre et prendre les choses mains. S’échapper de ce paradis ne fût pas facile. Premièrement parce que les menaces de la famille se faisaient de plus en plus concrètes. Deuxièmement parce que si vous vous rappelez bien de faux papiers avaient été établis et j'avais désormais la nationalité ivoirienne. Troisièmement parce qu'elle était une femme, qu'elle avait perdu son mari et qu'elle risquait de me perdre.
Ecrit par , le Jeudi 17 Juillet 2003, 15:22 dans la rubrique "Racommodages".
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...
entre mer et maquis
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